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samedi 4 décembre 2010

La bourde et le sourd: un conte de la Gorre





Bonjour


L'approche des festivités de fin d'année est une période faste pour les contes, surtout quand ceux-ci pourraient être basés, selon des historiens, sur des faits bien réels. Il en serait ainsi en vallée de Gorre.

Voici donc un conte qui, selon les archivistes de la vallée de la Gorre, serait tiré de vrais évènements, puisé dans des écrits réels et raconterait des comportements étranges d'anciens défiant les lois de la logique, du possible et de la gaffe imaginable.

«  Il était une fois une lettre d'un plaideur qui, au nom d'un féal sourd aux demandes de ses sujets, fit une bourde monumentale, laquelle fit rire tout le royaume aux dépens des deux compères.

Pourquoi un tel rire gargantuesque envahit-il tout le pays, et même passa les frontières, quand le contenu de la missive de l'homme de loi fut partout lu et commenté avec force éclats de rire? C'est le récit que nous allons vous dire.

Ainsi donc, il y avait dans le royaume de France, en cette époque, des féaux qui se croyaient encore au temps des seigneurs du Moyen-âge. Ces gens pensaient que, quand les manants du lieu osaient demander des comptes sur les lourdes charges qui pesaient sur le fruit de leur dur labeur, ils ne méritaient pour toute réponse qu'un silence glacial et méprisant.

Or, il advint qu'un des ces hommes se retrouva dans la triste situation où les paysans du cru établirent une pétition contre une sorte d'impôt qui ne leur semblait pas bien net.

Le châtelain du lieu fut étonné et indigné que ces rustres osent exiger des comptes de sa gestion aussi claire que les oubliettes d'un vieux château. Au lieu d'écouter les voix douces qui lui conseillaient d'expliquer et de parler poliment aux manants, il refusa d'abord de les considérer de bonne manière pendant des mois, puis, énervé, en fit convoquer certains un vendredi afin de leur montrer la maréchaussée, comme le Guignol de Lyon brandit son bâton pour rosser les méchants.

Voyant que tout cela ne suffisait pas à empêcher les gueux du lieu de continuer à le questionner, il eut l'idée de menacer ceux-ci des foudres de son homme de loi, lequel n'avait pas jusqu'ici brillé par ses lumières apportées. Il fallut donc trouver un horrible délit blasphématoire qui, enfin, pourrait faire taire définitivement les manants qui, maintenant, réclamaient leur argent.

L'avocat crut trouver la formule magique des nobles qui, chutant de leur hauteur basse, pensent qu'il suffit de miauler pour faire croire qu'un chat maigrelet est un tigre puissant. Il pensa que le mot sorcier de diffamation ferait rentrer les manants chez eux à plat ventre.

Or, dans sa missive envoyée à un des gueux, le bon homme de loi, peu habitué à manier la plume avec finesse, écrivit de sorte à accuser son maître de choses horribles devant la justice royale.

Non seulement, il provoqua le rire dans tout le royaume, mais il devint la risée de tous ses confrères. Pire encore, sa lettre contenant contre le seigneur du lieu moult accusations proférées au nom de son titre et de sa science du droit, fut apportée aux juges du roi, qui en furent outrés.

Comment, dirent-ils, un avocat peut-il à ce point trahir son mandataire et lui nuire aussi férocement? Les gens de loi outrés pensèrent que tout cela était un outrage incompréhensible. Un magistrat royal, enseignant aux jeunes futurs magistrats, se dit: «  Voilà bien une belle gaffe de grande taille qui va rentrer sans effort dans mes annales des bourdes les plus grosses des plaideurs gaffeurs ».

En son palais royal, le monarque convoqua ses "fous du roi " et demanda à l'un d'eux, qu'il appelait « mon garde des sots » ce qu'il pensait de la lettre dont le royaume se gaussait.

Celui-ci rétorqua: « Sire, dans cette affaire, je vois bien l'horrible diffamation du plaideur contre son client, mais ne peut-on considérer comme normal qu'un sourd à son peuple se voie ainsi ridiculisé par une telle bourde? Ne dit-on pas en nos campagnes limousines que si l'âne ne va pas seul à l'ânerie, alors l'ânerie viendra à l'âne?

Le roi s'esclaffa à gorge déployée jusqu'à ce que les larmes lui viennent aux yeux."

Ainsi naquit la légende du sourd et de la bourde, appelée aussi « conte de la Gorre » car il paraît que cela arriva dans notre douce vallée.



La rédaction du blog de la vallée de la Gorre et des environs
( rédigé et mis en ligne le 4 décembre 2010)


Iconographie du jour


En tête d'article, un dessin sur le célèbre Gaston Lagaffe, qui, avec les escargots montrés ici, serait habitant de la vallée de la Gorre. Selon des sources sûres, un personnage qui agit avec une extrême lenteur, comme sur cette image, aurait été vu à de nombreuses reprises en mairie de Saint Laurent sur Gorre. Selon d'autres sources, un élu de la commune se serait fait surnommer "Supergaffeur". D'ailleurs, ne dit-on pas que des auteurs de bandes dessinées réfléchiraient à venir faire un Congrès du dessin satirique d'élus à Saint Laurent, une commune qui inspire depuis quelques temps nombre de ces artistes?

En fin d'article, la couverture du fameux album de bandes dessinées 'Gaffe à Lagaffe", un album qui est sorti avant le 26 novembre 2010, jour où en mairie de Saint Laurent, comme dans une des aventures de Gaston Lagaffe, le maire a fait venir en mairie les gendarmes..... Ce livre est aussi paru avant la fameuse lettre de l'avocat du maire de Saint Laurent liant ouvertement et publiquement son client à un grave délit  pénal présumé, lettre qui a provoqué rires et blagues de tous côtés. Mais, les légendes du passé ne sont pas des histoires actuelles, à moins que des évènements anciens se répètent aujourd'hui. Un remake des "Visiteurs" à Saint Laurent serait-il en cours?