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lundi 13 décembre 2010

Histoire, populations et légendes populaires du Limousin

















Bonjour,

Une Histoire intéressante, mais souvent méconnue


Le Limousin, dans ses limites actuelles, est un territoire qui abrite plusieurs sites préhistoriques identifiés. Ceux-ci ont été habités, au moins par périodes, depuis environ 30000 ans avant notre ère.

Celles et ceux qui s'intéressent en détail à la préhistoire en Limousin apprendront beaucoup via ce lien très cultivé et passionnant:

Le néolithique, période qui marque en Europe la sédentarisation de nombreuses peuplades et avec elle, la naissance de l'agriculture, de l'élevage et des premiers villages est encore plus riche en vestiges connus, bien que la connaissance des sites se développe depuis quelques années avec quelques découvertes notables.

Pour les amateurs éclairés et qui veulent se cultiver sur le néolithique en Limousin, ce lien en dit beaucoup sur le sujet:


On notera aussi que cette époque et celle de l'Antiquité ont laissé de nombreux tumulus, dont beaucoup ont été laissés à la merci de la nature et dans l'oubli du temps. La carte et les photos que ce lien montre sont édifiants sur ce point:

Cependant, c'est vers 500 ans avant notre ère que les historiens peuvent enfin identifier avec une relative précision une population par sa culture, son économie et ses habitats: il s'agit du peuple (appelé à tort: tribu) des Lémovices en français (Lemovicii en latin).

Ce qu'on sait avec certitude sur leur origine tient en quelques lignes: il s'agirait d'un peuple d'origine germaine probablement auparavant installé dans les plaines alluviales d'Europe Centrale où se trouvaient les grandes forêts d'ormes.

Lemovicii se traduit en effet par: « ceux qui vainquent par l'orme ».

L'orme était le bois qui constituait tout ou partie des armes des guerriers lémovices, comme les corps des flèches, les manches des haches ou des lances.

Ce peuple a habité les 3 départements actuels qui forment le Limousin et en a même débordé sur les côtés en Dordogne, Charente et Indre. Sa capitale présumée par les chercheurs serait située sur la commune de Saint Denis des Murs, sur une hauteur fortifiée à cette époque entre la Vienne et la Maulde. Selon les spécialistes, cette cité-oppidum est l'une des plus vastes découvertes à ce jour en France.

Les Lémovices ont été célèbres en Gaule indépendante par leur industrie aurifère (recherche, extraction et transformation de l'or), ainsi que d'autres minerais moins précieux et par leurs activités agricoles et pastorales. Cela est ici une certitude car attestée par des sites archéologiques identifiés (plus de 200) et par des écrits. 
























La prospérité de ce peuple et son indépendance, certes parfois relative, s'achèvent avec la conquête romaine en 52 avant JC.

Il est raconté par Jules César- qui était aussi un grand vantard quand il évoquait ses exploits pour les grandir auprès du Sénat et du peuple romain- que 10000 Lémovices firent partie de l'armée de secours gauloise qui fut vaincue sous Alésia!

On peut douter du nombre avancé par le conquérant romain sur les combattants lémovices comme sur la force des armées gauloises. Ainsi, le général romain aurait vu et compté 200000 guerriers au total!!!

Pour les historiens sérieux et compétents, l'exagération, évidente ici, servait bien les ambitions politiques du stratège romain et fabriquait sa légende auréolée de victoires qui se devaient d'être prodigieuses.

Les mensonges intéressés, hier comme aujourd'hui, sont l'une des bases les plus fécondes des légendes.

César, comme d'autres généraux avant et après lui, aimait à créer et à laisser croître par des écrits habiles sa légende héroïque qui promouvait ainsi sa gloire comme sa notoriété, toutes choses utiles afin de conquérir le pouvoir suprême à Rome.

Quoi qu'il en soit, après cette bataille, le Limousin connut- dès l'empire romain effondré en 476 de notre ère- des siècles agités, et surtout des changements et mouvements importants de populations.

Ce qu'il faut retenir ici d'essentiel, c'est le profond et permanent mélange de peuples différents qui se fondaient au sein du creuset des plateaux limousins, généralement à l'écart des grandes voies de conflits.

Nous reviendrons bientôt sur des évènements historiques en Limousin, y compris via un SCOOP sur la résidence discrète pas loin de la Gorre d'un grand résistant français, aussi discret que valeureux et soucieux de sa tranquillité, mais au patronyme célèbre.....


Le Limousin: creuset de populations, sa culture, ses langues, ses légendes locales et ses récits originaux


De ce creuset unificateur naquirent des populations aux caractéristiques spécifiques selon les endroits, le mode de vie ainsi que les activités principales. De ces différents modes de vie matérielle surgirent des patois locaux ayant de vieilles racines parmi les populations, patois qui font émerger avec le temps des dialectes comme le limousin, lui-même inclus dans la langue occitane, langue d'ascendance romane ayant six variantes recensées.

Pour abonder ce sujet, spécifions que la vallée de la Gorre a aussi produit ou donné le lieu, comme toutes les parties du Limousin, à des légendes et quelques récits plus ou moins tragiques, comme « la légende de la main coupée », voir pages 785 et 786 du livre d'Albert Goursaud intitulé: « la société rurale traditionnelle en Limousin, ethnographie et folklore du Haut Limousin et de Basse Marche » volume 4, paru en 1981- ISBN 2-7068-0820-9, Editions GP Maisonneuve et Larose

Le récit peut aussi être lu sur ce lien aux pages indiqués plus haut (pages 785-786)


Il est à noter que le Limousin a donné naissance à des centaines de récits et de légendes, liés aux diverses activités que la région abritait et que son sol permettait.

Pour l'heure, le travail de collecte exhaustive de ces récits anciens et légendes locales est encore à faire afin de conserver un vrai et riche patrimoine culturel.

Peut-être quand le Conseil Régional arrêtera de dépenser en vain de l'argent pour les ostensions aura-t-il la bonne idée de lancer un projet exhaustif de collecte, puis d'impression ou de mise en ligne sous forme numérique de recueils recensant contes, légende et récits en et du Limousin.

Pour les sincères défenseurs du patrimoine culturel limousin, il y a là une vraie nécessité d'action concrète.

Tout cela ne doit pas faire oublier que notre vallée de Gorre fut surtout dans le passé un axe qui menait de la capitale du Limousin (Limoges) vers l'Aquitaine ou la région actuelle de Poitou-Charente, donc une vallée aux confins occidentaux du Limousin, en contact étroit avec d'autres régions et d'autres cultures, ce qui en fit une terre particulière de brassage, de contacts et de mélange des populations.

Elle continue cette tradition d'accueil et d'hospitalité envers les nouveaux arrivants qui viennent contribuer, d'où qu'ils arrivent, au développement des activités dans la région, donc à son essor économique et à sa possible prospérité renouvelée, comme ce fut le cas pendant 500 années avant notre ère quand les mines d'or apportaient le bien-être-relatif à l'époque, mais fort utile au commerce et aux industries d'alors.


La rédaction du blog des citoyens de la vallée de la Gorre et des environs
( rédigé et mis en ligne le 14 décembre 2010)


Iconographie de ce jour


En tête d'article, le site de Villejoubert qui est l'endroit où exista naguère la cité-oppidum capitale du peuples des Lémovices. Ce site est placé entre les vallées de la Vienne et de la Maulde, sur la commune de Saint Denis des Murs, en Haute Vienne.


En milieu du premier article, une pièce de monnaie des Lémovices, datant d'avant la conquête romaine. Il est utile d'observer que les peuples de la Gaule n'étaient pas tous entrés à cette époque dans un système de monnaies pour les échanges commerciaux, mais il semble que l'activité de production monétaire, et surtout d'or, qui caractérisa l'économie lémovice au moins pendant 4 siècles, fut un facteur puissant de développement du commerce et des activités en Gaule, tant à l'intérieur que vers et de  l'extérieur. Certains historiens émettent même l'hypothèse- assez logique- que Jules César voulait occuper le pays des Lémovices avec le moins de dégâts possibles afin de faire fonctionner au profit de Rome (et surtout du sien propre) les mines d'or et les ateliers aurifères de la région....

En bas de l'article, une couverture de livre sur les légendes limousines, dont la plupart ne sont pas, curieusement, d'origine chrétienne.  Face aux légendes populaires païennes, lla hiérarchie catholique du haut Moyen-âge promut les légendes des saints du Limousin, des histoires fabriquées de toutes  pièces afin de créer une dévotion exemplaire dans une population qui avait été christianisé, mais restait assez rebelle aux dogmes ecclésiastiques de Rome. A l'inverse, les légendes et contes populaires  ont un lien constant avec la vie réelle ou imaginaire des simples gens et on y observe de nettes tendances païennes: fées, sorciers, pauvres paysannes épousant rois et princes, intrigues amoureuses, solidarité familiale rurale, recherche du bonheur, etc.....